Le Groupe

Bienvenue dans l’univers des Garçons Bouchers .….. Groupe de Rock Indépendant (1985-1997)

Ce groupe est un savant mélange de parodies, Hymnes Punk Destroy, reprises de chansons réalistes mais également de compos saignantes à souhait

François Hadji-Lazaro, fondateur des Garçons Bouchers, est à la fois auteur, compositeur et multi-instrumentiste (il joue plus de vingt-cinq instruments).

Il lui arrive même de chanter sur certains morceaux («Punkifiée », « Un verre », « Super ce matin j’ai rencontré Dieu »).

Les débuts…

François Hadji-Lazaro s’exprime : « Après avoir joué quelques temps dans les couloirs du métropolitain, je suis engagé comme sonorisateur, videur dans une boite Rock de banlieue lointaine : le Seiiism. Le lieu porte bien son nom, il devient vite un rendez-vous, plus que chaud, du Rock Hard-Punk.

Toujours la tête dans le folk et le rock-chanson pigallien, je ne connais pas ce mouvement alternatif vivant, ni même ses antécédents Keupon,….c’est une révélation !

Elle est tardive mais enthousiaste et, tout en gardant PIGALLE, avec Daniel « Belavoine », nous formons un groupe plus dur et aussi plus grinçant et drôle avec Riton « Mitsouko » (Henri, Paul, Edouard Escudier-Donnadieu dans le civil) bassiste de PARABELLUM, « LISZT Eric », (Eric DABDA de son vrai nom) et Blank « Neige ». Daniel et Blank ont été vraiment garçons bouchers, le nom est donc trouvé d’office avec l’aspect saignant de la boucherie et, en même temps, le côté rigolo et goguenard de l’adolescent attardé, jaune devant, marron derrière. Pogo d’enfer !!! »

Cette introduction est extraite d’une compilation de morceaux de Los Carayos, PIGALLE et Les Garçons Bouchers où pour chacun des titres, François explique l’origine des chansons.

Comme l’écrit Dominique Grandfils dans Anthologie du Rock Français (de 1956 à 2017 aux éditions Camion Blanc) : « Le premier simple « La Bière » devient rapidement l’hymne du mouvement alternatif. En 1987, Les Garçons Bouchers publient leur album éponyme sur le label de François : Boucherie Productions. »

La Bière est une chanson à double sens. Il s’agit bien sûr de cette boisson magique mais elle évoque aussi la mort. Je cite : « Et en buvant mon avant dernière, avant qu’on me rentre dans ma dernière, je veux recevoir l’extrême-onction, à grands coups de malt et de houblon ».

Il est à noter que ce titre est repris dans le film LE GRAND SOIR.

PREMIERE PERIODE : 1985-1989

Les deux premiers albums du groupe avec Eric Liszt au chant ont un côté Punk Destroy très « rentre dedans » (surtout le premier). Le second degré rigolard commence à poindre avec le titre « Viens », reprise déjantée de « les comédiens » d’Aznavour.

Le côté « rentre dedans » est présent dans des chansons telles que : « Et » et « Fortes têtes ».

Dès ce premier album les cuivres commencent un petit peu à pointer leur nez ; ce qui ira en s’accentuant avec les albums suivants. C’est tout naturellement François qui s’en charge.

Si mes souvenirs sont bons, à l’époque il s’est dit que la batteuse des débuts avait été emprisonnée aux Etats-Unis suite à un accident de voiture. Vu que le groupe commençait à bien marcher, pas le temps d’auditionner de nouveaux batteurs, d’où l’usage d’une boite à rythme jusqu’à la fin du premier trimestre 1989 me semble-t-il.

Le deuxième album (Tome 2-1988) sorti chez Boucherie Productions est, je dirais un album d’ouverture. Il est plus grand public tout en restant fidèle à l’esprit du groupe. La voix d’Eric est plus posée, les thèmes abordés beaucoup plus variés. Pour l’enregistrement de cet album, la section de cuivres est renforcée par Philippe Herpin, Yves Iliou, François Martin et Bernard Maître.

Les parodies (« Le Rap des Garçons Bouchers »), reprises de chansons réalistes (« Je ne regrette rien » d’Edith Piaf), reprises déjantées (Rock’n’roll de François Hadji-Lazaro et Gary Glitter pour la musique) alternent avec les compos plutôt saignantes et fort bien écrites. Il y a de l’humour, de l’à-propos et du second degré. Notamment dans la chanson « Toutes des putes…..». On retrouve également dans ce deuxième album le style Destroy comme dans « Pogo d’enfer » et « Je voudrais te faire peur ». Notons par ailleurs que la passion de François pour la chanson réaliste remonterait à son enfance. Sa grand-mère en écoutait beaucoup comme cela est relaté dans un article de l’Huma du 30/01/2005.

Courant 1989, Eric quitte le groupe. Pierrot Sapu fait allusion à ce départ dans son livre « la foi dans la peau » (Autobiographie de Pierre Favre, Témoignage aux éditions Fidélité, 2012) :«aujourd’hui, Riquet, alias Eric Blitz, le spectaculaire chanteur des Garçons Bouchers en a marre ; Il quitte le groupe ».

 

DEUXIEME PERIODE : 1989-1997

En 1989, François remanie le groupe. Arrivée de Pierrot Sapu (Pierre Favre) au chant, d’une section de cuivres composée de Toto à la trompette et au trombone, et Sttefff au saxophone (voir le portrait de Stéphane dans les liens interview. En effet, de RécréA2 aux Garçons Bouchers, le parcours est pour le moins insolite…). Moby Dick à la guitare (92-97), Robert Basarte (91/

92) (Boubouche (Jean-Charles Boucher) à la basse et Jean- Philippe Motte à la batterie. Ces 3 derniers accompagneront également PIGALLE. A noter que Xavier Mesa (batteur de William Sheller, PARABELLUM, BBDOC, Le bal des Enragés, PIGALLE) a joué avec les Garçons Bouchers (lien concert Moscou 1993).

Il y a également dans le groupe une personne qui joue un rôle absolument indispensable : Viviane TASCA. Dans « La foi dans la peau », Pierre insiste sur son rôle majeur ; c’est elle qui se charge de « négocier les dates de concert pour le groupe et de gérer tout ce qui touche à l’argent avec l’aval de François…. Cette petite femme de caractère mène d’une poigne de fer cette fine équipe, et, en tournée, les réveils sont parfois brutaux pour les plus paresseux ».

Viviane, à de nombreuses reprises lors des concerts des Garçons Bouchers, arpentait méthodiquement la scène de long en large afin de s’assurer que ses « poussins » puissent jouer dans les meilleures conditions possibles.

Rien n’aurait été possible non plus sans deux autres membres de la troupe : Garbis surnommé « Chamallow » à la sono qui sera remplacé par Jissé « le bonze ».

Le désir d’ouverture que l’on commençait à pressentir depuis le second album (Tome 2) se concrétise.

Certains fans HARDCORE des débuts ont du mal à accepter cet état de fait. Pierrot doit bosser comme un dingue pour apprendre au moins vingt chansons et s’approcher le plus possible de la tessiture d’Eric.

Pour la petite histoire, dans « La foi dans la peau » Pierrot explique que c’est la voix d’Eric qui a été conservée dans le Clip « le Rap de Garçons Bouchers » (extrait de Tome 2) et tourné au zoo de Vincennes. Cela aurait coûté trop cher au label de réenregistrer avec la voix de Pierrot.

Les tournées s’enchainent à un rythme endiablé…

Les Garçons Bouchers ne tournent pas que dans des pays francophones, ils ont notamment joué à Moscou, aux Etats-Unis, Canada, Belgique, Suisse, Allemagne, etc…

Les Garçons Bouchers, éternels bons vivants n’oublient surtout pas, lors de leurs tournées, de faire de sympathiques petits détours afin de se rendre chez des vignerons locaux. Le titre « Hommage au Doux Nectar » extrait de Vacarmélite ou La Nonne Bruyante (1992) et qui fait partie des liens musicaux est là pour en témoigner. C’est un texte à l’humour ravageur. Pierrot a un jeu de scène beaucoup plus fun et bien moins Destroy que celui d’Eric. Il n’hésite pas, lors des concerts à aller dans la fosse avec son Cher Public pour pousser la chansonnette.

La section de cuivres est plus que jamais présente sans toutefois couvrir le son de la guitare, de la basse et de la batterie.

Les Garçons Bouchers dans cette deuxième période nous offrent un large éventail musical et choisissent également des thèmes plus graves sans renier les fondamentaux du groupe.

Les chansons « les vieux à la poubelle » (On a mal vieilli…, 1990), « Armez-vous les uns les autres » (Vacarmélite ou La Nonne Bruyante,1992), « Doucement » et « Amazonie » (Ecoute, petit frère ! ,1995) témoignent du triste constat d’une société à la dérive.

Leur désir d’ouverture présent tout au long de leur carrière se concrétisera aussi par des passages télé comme dans l’émission Vivement Dimanche (liens divers et reprises). A ce propos, François (dossier Génération Indépendants Best n° 232 mai 1988) dit « plus on pourra diffuser notre image et c’est ce qu’on fait, mieux ce sera. On veut bien faire Drucker, à condition de pouvoir contrôler la façon dont on est présenté et que nos propos ne soient pas déformés…… Parce que c’est hyper important de pouvoir s’adresser à tout le monde, et surtout aux gens susceptibles de s’intéresser au rock ».

CLAP DE FIN

Laissons la parole à Pierre Favre : extrait de « la foi dans la peau »

« Côté musique, jusqu’ en 1997, les Garçons Bouchers continuent leur petit train-train entre concerts et nouveaux compact discs. Je me souviens de l’ultime concert. Je parlais du futur avec Moby Dick. Nous savions qu’il n’y aurait probablement plus de disques et que la fin du groupe était proche. Le label avait de plus en plus de difficultés pour ajuster ses comptes. Avec l’apparition des graveurs de CD et le décollage d’Internet, la crise du disque et la mort des petites structures étaient inéluctables. »

Pierrot fait allusion à la disparition du label Boucherie Productions créé par François Hadji-Lazaro et qui aura, contre vents et marées, tenu quand même quinze ans, un véritable exploit.

Dans un Extrait d’une interview de Pierrot (Noisy music by vice, 20 mars 2015), à la question suivante : « on sent beaucoup d’humilité dans ton discours sur les Garçons Bouchers. Tu as ressenti une espèce de gâchis quand l’aventure a stoppé net ? »

Pierrot répond : « Ah, mais c’est pas moi qui ai tout arrêté. Il faut dire que François en avait un peu marre. On avait perdu nos bases : le groupe tournait bien mais ça devenait presque pro ! Il n’y avait plus la folie du début. C’est un peu comme quand tu vas à l’usine : tu fais bien ton job, mais il manque un grain de folie. On l’avait perdu ce grain, c’était devenu normal de gagner nos 1000 francs par concert, comme un ronron. Et quand on fait une musique rock engagée, le ronron, ça te tue. Quand tu portes des paroles engagées, il faut être capable de te regarder dans la glace après, d’être en adéquation avec ce que tu dis. Si ça ne correspond plus à ton message, je pense que c’est honnête de dire « on arrête ». Alors, plutôt que de tomber dans une espèce de business, on a arrêté. »

Pierre est bénévole pour le secours catholique dans le Var depuis de nombreuses années. Il a monté un nouveau groupe : « les Sans-Voix » dans lequel il met en musique avec ses compagnons de scène des textes de personnes bien trop souvent ignorées.

François continue à jouer dans PIGALLE jusqu’en 1998 puis publiera trois albums sous son nom, François Hadji-Lazaro.

En 2008, il reforme PIGALLE et, depuis 2010, enregistre régulièrement des albums avec PIGALLE en alternant avec d’autres s’adressant à un public d’enfants.

 

Membres

  • François « Zarbi »Hadji-Lazaro (†), – auteur copositeur, chant classique, violonaccordéonsaxophone alto, claviers, harmonica, banjo, guitare, programmation batterie (1985-1997)
  • Éric « Blitz » Liszt – chant(1985-1988)
  • Pierrot Sapu– chant (1989-1997) (2023 – ?)
  • Blank (Neige) – guitare (1985-1987)
  • Riton (Mitzouko) – basse, guitare (1985-1990)
  • Daniel (Belavoine) – guitare (1986-1987)
  • Xavier Mesa – batterie (1990 – 1992)
  • JP Motte – batterie (1992 – 1997)
  • Stefff Gotkovski – saxophone(1988-1993) (2023 – ?)
  • Toto – trompette, trombone (1989-1997) (2023 – ?)
  • Robert Basarte – guitare (1989 – 1991)
  • Moby Dick – guitare (1992-1997)
  • Jean-Charles « Boubouche » Boucher – basse (1992-1997)
  • Manu le Houezec – saxophone (1993 – 1997)
  • Gaël Mesny – guitare (2023 – ?)
  • Benoit Simon – basse (2023 – ?)
  • Christophe Gauziède – batterie (2023 – ?)

Discographie

Albums studio

  • 1986Speed Oi music ! (démo 9 titres) (autoproduction)
  • 1987Les Garçons Bouchers (1er album 13 titres) (Boucherie productions)
  • 1988Tome II (10 titres) (Boucherie prods)
  • 1990On a mal vieilli… (12 titres) (Boucherie prods)
  • 1992Vacarmélite ou la nonne bruyante (11 titres) (Boucherie prods)
  • 1995Écoute, petit frère ! (14 titres) (Boucherie prods)

 

Albums live

Compilations

  • 1991 : La Saga des Garçons bouchers(réédition du 1er LP + Tome 2 + le Live + 1 inédit)

EP

  • 1986 : La Bière(3 titres (Terminal Records))
  • 1990 : Les 5 plus grosses bêtises des Garçons Bouchers(5 titres (Boucherie Prod))

Singles

  • 1987 : Le Ska des Garçons bouchers(2 titres (Boucherie prods))
  • 1987 : Carnivore(2 titres (Boucherie prods))
  • 1988 : Le Rap des Garçons bouchers(2 titres (Boucherie prods))
  • 1989 : Du Beaujolais(2 titres (Boucherie prods))
  • 1990 : La Lambada on n’aime pas ça !(2 titres (Boucherie prods))
  • 1990 : Sale Gueule(2 titres (Boucherie prods))

Participations

2023

Le 16 Septembre, a été rendu un hommage, à la fête de l’Huma à François Hadji-Lazaro disparu le 25 Février dernier. Le « spectacle » s’appelait « Tchao François », il réunissait des anciens membres des Garçons Bouchers et de Pigalle et surtout, Pierrot Sapu le chanteur emblématique des Garçons Bouchers.

2024

Le 29 avril 2024 Sortie du Vinyle « LES GARÇONS BOUCHERS PUNK AGAIN A MOSCOU » en Mini LP 25 cm

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